LES LIGNES DU SILENCE

Photos par Jean-Sébastien Poirier

La solitude n’est jamais un état fixe.

Elle avance, se transforme, se dérobe, nous échappe.

Elle commence par le quotidien, glisse dans les interstices, s’étend dans les silences et finit par redessiner notre regard.

Cette série suit ce mouvement intérieur.

Elle traverse des lieux qui semblent d’abord familiers, puis vacillent, se brouillent, basculent dans la nuit et l’indécis.

Tout devient plus flou, plus profond, plus vrai.

Mais au cœur du vide, quelque chose respire encore.

Une lumière, une trace, une forme fragile.

La solitude ne détruit pas : elle révèle, elle prépare, elle ouvre.

Ces images racontent un monde qui change —

et, secrètement, les étapes par lesquelles nous passons tous

lorsque nous nous retrouvons face à nous-mêmes.

I - LES TRACES LAISSEES

I I - VERS L’OBSCURITE

I I I - CE QUI RENAIT

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Cette série est née d’un sentiment qui accompagne chacun d’entre nous à un moment ou à un autre. Une distance qui s’installe, un silence qui grandit, une sensation d’être là sans l’être tout à fait. La solitude, non pas comme absence, mais comme espace intérieur où les contours du monde se déplacent.

J’ai voulu suivre ce mouvement.

Non pas raconter une histoire, mais laisser les images tracer un chemin, comme on traverse un état. Les lieux d’abord familiers se vident doucement. Les repères se brouillent. La lumière hésite. Les formes deviennent instables. Puis vient une nuit plus dense, un blanc qui recouvre tout.

Ce parcours peut évoquer des paysages, mais aussi d’autres passages. Ceux que l’on traverse quand le réel se resserre, lorsque tout semble se dissoudre, puis qu’une lueur, infime d’abord, recommence malgré tout à paraître. Après la page blanche, quelque chose revient. Une forme, une couleur, un souffle fragile.

Rien ne redevient comme avant. Ce qui renaît est plus discret, plus humble, plus ouvert. Un espace neuf que chacun peut habiter à sa manière, ou simplement laisser vide pour que la lumière s’y installe.

Ces images ne cherchent pas à expliquer. Elles offrent un chemin, à parcourir à son rythme, comme une traversée possible de nos propres nuits et de nos recommencements.